Installée au bord du court avec son téléphone à la main, elle cherche la meilleure exposition au soleil ainsi que l’inclinaison parfaite du smartphone pour réaliser la plus belle photo possible. Après quelques essais infructueux, la jeune blonde semble satisfaite de son cliché. Si vous assistez un jour à un tournoi de tennis fauteuil, vous ne pouvez pas manquer Mariska Venter cette jeune femme au sourire communicatif et à la chevelure dorée qui vit chaque instant à 200 %. Appréciée de toutes et de tous pour son énergie débordante, sa gentillesse et sa générosité, Mariska Venter souffle sur le circuit comme un vent de fraîcheur. Découverte.
Une jeune talentueuse
L’éclosion de Mariska Venter tennistique a été fulgurante. Car si elle débute le tennis assez tardivement , à l’âge de 14 ans dans son collège, Venter progresse rapidement. Il lui suffit de trois années pour devenir numéro 1 junior et l’une des stars de demain. Sa progression rapide et précoce lui prouve qu’elle peut devenir une joueuse de haut niveau. Mais l’adolescente en phase d’être adulte veut prendre son temps et obtenir un diplôme avant de se lancer dans une carrière. Ce n’est qu’en 2015 qu’elle commence une carrière à temps plein de joueuse professionnelle de tennis fauteuil.
La jeune femme originaire de Pretoria voyage donc à travers le monde, les tournois sud-africains n’étant pas assez nombreux et ne rapportant pas suffisamment de points. Des Etats-Unis, à l’Europe du Nord en passant par l’Italie et la Belgique, Venter transporte ses raquettes mais également sa joie de vivre et son sourire. Les résultats suivent puisqu’elle atteint en 2017 le meilleur classement de sa carrière en double (22ème). Cependant, le circuit professionnel coûte cher et les déplacements sont très souvent onéreux pour elle qui vit loin de tous les grands tournois. Elle est donc obligée de programmer de longues tournées (la plupart du temps européennes), loin de ses proches et de son pays natal. Une vie dure mais une belle vie, disait l’intéressée lors d’une interview.
Une joueuse extravagante
Toutes ces contraintes ne l’empêchent pas de profiter de la vie atypique d’une joueuse de haut niveau. La Sud-Africaine rayonne et détone dans le monde du tennis fauteuil assez encadré et sérieux. Passionnée de mode et de mannequinat, l’actuelle 67ème mondiale voue une passion pour les réseaux sociaux. Très adepte de Facebook et d’Instagram, elle développe et gère son image d’une main de maître. Suivie par 2678 abonnés sur Instagram, Mariska Venter regorge d’imagination et d’un brin de… folie. Elle n’hésite pas à se prendre en selfie sur le court après une victoire, à photographier les autres joueurs et joueuses ou bien encore à donner des conseils !
Sur le court également, elle laisse parler sa personnalité. Une personnalité qui peut sembler totalement différente mais qui, en réalité, fait partie intégrante d’elle. Ultra offensive et agressive, elle frappe très fort et cherche presque tout le temps le coup fatal. Cette brutalité dans son jeu contraste avec la féminité qu’elle incarne: ses cheveux blonds semblent suspendus dans l’air et son maquillage immortelle. Lorsqu’elle entre sur le court son expression du visage change également. Solaire et enjouée, son regard se noircit et son visage se ferme pour laisser place à la concentration. Une féminité glaciale s’en dégage et ne disparaît qu’une fois le match terminé, laissant la place un sourire lumineux.
Une femme rêveuse
Demander à Mariska Venter qu’elles sont ses rêves, c’est risqué d’en avoir pour un quart d’heure ! Âgée de 21 ans, elle ne se pose aucune frontière, aucune limite et rêve très haut et tout haut. Son objectif ultime dans le tennis est de représenter sa nation lors des Jeux Paralympiques : « Je planifie de donner tout ce que j’ai pour me qualifier pour le jeux des Tokyo (en 2020)» fantasme la Sud-Africaine. Si l’objectif semble difficile (il faut être dans les 23 premières mondiales), le défi ne semble pas insurmontable pour cette guerrière, cette battante qui ne lâche jamais rien. Pour participer aux Jeux Paralympiques, elle envisage de venir vivre habiter en Europe. En effet, ses nombreuses tournées en Europe l’ont fait tomber amoureuse de ce continent aux multiples traditions et histoires. « J’aimerais vivre dans mon propre appartement, quelque part en Europe » s’enthousiasme t’elle.
Ses rêves ne s’arrêtent pas aux seuls terrains de tennis. La jeune femme, qui étudie le marketing, souhaite avoir du succès dans ce domaine qu’elle adore. Mais son désir le plus fort est, sans doute, de « se faire un nom » dans le mannequinat. Elle participe souvent à des shooting photos, comme cet été entre deux tournois, où elle adore se faire photographier. En dehors du plaisir qu’elle prend, Mariska Venter cherche à faire passer des messages : « Il est temps de défier les stéréotypes et de changer l’image des femmes en fauteuil. » Ce changement des regards est dans l’air du temps puisque en 2017 a eu lieu la première édition du « Miss Wheelchair World », concours auquel veut participer la joueuse de tennis dans quelques années. Les exemples sont nombreux. En Ukraine, Alexandra Koutas est devenue le premier mannequin handicapé de son pays. Les temps sont en train de changer aussi rapidement que les rêves de Venter fluctuent : « J’ai beaucoup de rêves et ils changent tout le temps ». Rien d’étonnant pour une femme surprenante et détonante qui mérite d’être connue et qui apporte un véritable vent de fraîcheur.